Les 1,2 et 3 avril, la quatrième édition du salon viticole bourguignon, accueille dans ses allées environ 300 exposants. Présentation de cinq d’entre eux pouvant intéresser les vigneronnes et vignerons bio : détection rapide de la flavescence dorée, accompagnement en agroécologie, biostimulants basés sur l’isothérapie, murs de cuves en céramique, matériel de travail du sol en vignes étroites.
LEAFY
Kit de détection rapide de la flavescence dorée
La société Leafy, basée dans l’Essonne s’est spécialisée dans des systèmes de diagnostics innovants de détection de maladie des végétaux, via les méthodes PCR. FlashDiag FD est le nouveau kit développé par l’entreprise pour repérer directement à la parcelle la présence du phytoplasme responsable de la flavescence dorée. À partir d’un broyat de feuilles et de divers réactifs (dont un mélange réactionnel lyophilisé), le résultat de la PCR est visualisé par l’insertion d’une bandelette. Le résultat est disponible en deux heures maximum. « Nous avons réalisé de nombreux prélèvements à la vigne sur des ceps symptomatiques, asymptomatiques et douteux en région Bourgogne Franche-Comté et en Paca, décrit Carole Bloës, directrice des opérations et responsable R&D chez Leafy. Et ce, en partenariat technique avec les Fredon de ces régions. » Leafy et les Fredon ont échantillonné les mêmes ceps, la Fredon réalisant ensuite les analyses dans les laboratoires agréés et Leafy, via son kit. « Nous avons également effectué d’autres prélèvements en Gironde et dans les Pyrénées-Atlantiques, que nous avons analysés via le kit et que nous avons envoyés en parallèle à un laboratoire agréé. » La comparaison des résultats montre, pour les analyses où plusieurs ceps d’une même parcelle ont été mélangés, une sensibilité (capacité à détecter tous les positifs) et une spécificité (capacité à ne pas avoir de faux positifs) de 100 %, montrant donc des résultats d’analyses du kit similaires à ceux des laboratoires d’analyses. « Lors des analyses de cep individuelles, nous avons une sensibilité de 100 % et une spécificité de 98,8 %, indiquant que nous n’avons détecté que deux faux positifs. »
Un outil potentiel pour les zones d’enrayement
La société insiste sur le fait que l’analyse via le kit n’est pas homologuée pour remplacer celles qui sont obligatoires, à faire en laboratoire, dans les zones délimitées. « Nous voulons communiquer sur la fiabilité des résultats du kit. Cela peut intéresser des vignobles en zone d’enrayement où la surveillance officielle par les services de l’État, ne sera plus assurée. Dans ce cas, cet outil peut aider les vignerons dans leurs prises de décisions. » Pour Carole Bloës, le FlashDiag FD ne remplacera pas les analyses suite aux grandes campagnes de prospection de la fin de l’été. « Mais il a une utilité en amont. Un vigneron qui parcourt ses vignes en juillet/août et suspecte des pieds peut obtenir une réponse rapide et décider d’arracher aussitôt, sans attendre mars. Cela évite que les ceps soient des réservoirs pour les cicadelles jusqu’à la fin de saison. » Leafy positionne son kit auprès de coopératives ou de regroupements de vignerons. « La mallette contenant tout le matériel est à 1 500 € à l’achat ou à 100 €/mois en location. L’analyse coute 25 € par échantillon de 3 pétioles maximum. » En outre, Leafy indique que le procédé peut également détecter le phytoplasme au sein des cicadelles. « En prélevant des cicadelles retenues dans des pièges, l’analyse peut détecter si ces dernières sont porteuses du phytoplasme. Nous envisageons des partenariats techniques avec diverses structures de développement pour évaluer si cette information peut aider aussi dans le positionnement des traitements. »
RENE MORA
Accompagner les vignerons sur les couverts, la taille et l’agroforesterie
Fils de vigneron et fort de 33 ans d’expérience au sein de différents domaines viticoles, notamment en Bourgogne, René Mora est dorénavant à son compte, pour accompagner les domaines viticoles aux pratiques agroécologiques. Installé en Côte d’Or, il participe cette année à VinEquip comme exposant pour présenter son activité aux vigneronnes et vignerons : cette dernière est basée sur le triptyque couverts végétaux-taille physiologique-agroforesterie. Il allie formations, accompagnement individuel, aide à la création de domaines, etc. René Mora est entre autres membre de la corporation Architectes du vivant, à l’initiative de Marceau Bourdarias. « L’objectif idéal selon moi est de réussir à créer des couverts végétaux à haut rendement de biomasse, explique le formateur. La plupart des professionnels que j’accompagne sont en bio et ou biodynamie. Mais on observe encore trop d’interventions sur les sols dans notre région. » René Mora aide les vignerons à faire évoluer leurs itinéraires techniques. « Il y a beaucoup de peur, surtout lorsque l’on touche à la présence d’herbe dans les vignes. Mais réussir à mettre en place des couverts végétaux maîtrisés apportant assez de nutrition à la vigne pour l’année est le défi ! » Selon René Mora, la difficulté en Bourgogne est que la période de destruction idéale des couverts est assez tardive : début voire mi-mai. « Et ce, pour que les végétaux soient assez développés pour faire suffisamment de biomasse. Et dans l’idéal, avec déjà des graines pour qu’il se ressème seul. Mais il faut jongler avec les risques de gel, le début de traitements, et les disponibilités en main-d’œuvre. » René Mora s’intéresse aussi à toutes les questions liées au potentiel-redox, aux diminutions de doses de cuivre et de soufre, à l’utilisation d’extraits fermentés.
GETADE ENVIRONNEMENT
Biostimulants basés sur l’isothérapie pour une synergie sol-plante
Basée en Charente-Maritime et travaillant depuis 25 ans sur l’élaboration de substances naturelles à usage biostimulant, UAB, Getade environnement base son approche sur la transposition de l’homéopathie animale sur le végétal. « Nous réalisons des teintures mères : des émulsions, mélangeant des extraits de principes actifs d’huile essentielle avec des extraits hydro-alcooliques de plante, et des huiles végétales. Il n’y a pas de phase. Deux brevets ont été déposés pour ces techniques », détaillent Bernard Lachaise, fondateur et directeur de la société, et Laurent Lasserre, conseiller auprès des producteurs clients. Ces produits sont ensuite dynamisés en homéopathie. Le fondement des produits de l’entreprise est de jouer sur la qualité de l’eau : celle de la bouillie de traitement, mais aussi celle de la sève des plantes. « Nous cherchons à modifier le potentiel-redox et le pH de cette eau, en l’acidifiant. Nous travaillons sur le sol et le végétal, pour empêcher la maladie de s’installer. » Les principes actifs sont assimilables à 100% grâce à une combinaison rigoureuse d’adjuvants, d’éco-formulants, des synergisants (catalyseurs d’anabolismes). « Des principes issus de l’huile essentielle de cannelle jouent notamment le rôle d’anti-UV. » Destinées à la vigne, mais aussi à d’autres cultures, Getade environnement développe 27 matières actives, à la base de 51 produits référencés chez ses distributeurs. Les formulations sont destinées aux sols (poudres ou amendements organiques), et aux parties aériennes de la plante (poudre ou solutions liquides). De nombreuses plantes et minéraux composent la base de ces préparations : silice, basalte, reine-des-prés…
Pour la vigne, quatre produits phares constituent le socle de l’accompagnement :
- le Stabifol : pour adoucir l’eau
- le Linostim : à base d’huile de lin (agissant comme siccatif), pour étaler la goutte d’eau
- Le Silistim : pour modifier le pH de la sève de la vigne
- le BCP MO2 : un poudrage, engrais riche en oligo-éléments, en silice et en calcium. « Et notamment à base de reine-des-prés, aspirine végétale aidant aussi à limiter les gelées. »
« Stabifol et Linostim aident aussi à renforcer l’efficacité des cuivre et soufre. » La société propose aussi un suivi chez ses clients pour apporter des produits à la carte, en fonction de mesures réalisées in situ.
CLAYVER
Alignement mural de cuves céramiques
Themas vin est revendeur exclusif des cuves en grès italiennes Clayver. La société présente à VinEquip deux nouveautés : les modules Aristeo 400 L Orizzonte et Atlante 850 L Orrizonte. Le système offre la possibilité d’avoir des cuves à l’horizontale, par modules de trois en quinconce pour Aristeo, ou superposées pour Atlante. Chaque cuve est insérée dans une structure hexagonale en inox très solide. « Ce qui assure la création de murs de cuves, décrit Juliette Carrère, représentante technico-commerciale de l’entreprise. L’espace dans la cave est optimisé et la disposition des cuves à l’horizontale donne un accès plus facile au couvercle. » Les structures en inox préviennent aussi des chocs sur les contenants. Elles sont munies de galets, sur lesquels la cuve peut tourner, donnant la possibilité de batonnage par rotation.
GUERIN VITICULTURE
Porteurs et tracteurs vignes étroites essence ou diesel
Le constructeur Guérin Viticulture, basé en Haute-Saône, présente à VinEquip ses nouveautés de porteurs et tracteurs adaptés aux vignes étroites. « Nous avons voulu élargir la gamme en proposant à la fois des moteurs diesel et essence, pour que les vignerons choisissent leur matériel en fonction de leur utilisation, décrit Sébastien Guérin, directeur de la société. Les versions essence s’adaptent davantage à des utilisations occasionnelles, en situation de secours. » Vitistrans 670, de 65 cm de large, est un chenillard 13 cv essence, doté de cinq distributeurs hydrauliques et tournant à 15 L/min, adapté pour des petits outils type arrache-cep, ou tondeuse ayant un moteur auxiliaire. Son prix est de 9 390 € HT.
Vitistrans 680 est un transporteur essence, de 24 cv à 28 L/min, prévu pour des outils types rogneuses, tondeuses hydrauliques ou différents pulvérisateurs. Ces transporteurs disposent d’un avancement par joystick hydraulique, des chenilles longues dont le moteur est positionné à l’avant pour plus de stabilité. Ils complètent la gamme des Vitistrans 650 (9 cv essence) et Vitistrans 700 (25 cv diesel).
Autres nouveautés : les tracteurs Vititract, déclinés en trois versions et dotés d’une distribution hydraulique pour activer différents outils et deux prises de force avec relevage (celle avant à 1 000 tr/min et celle arrière à 540 tr/min). « La première version, le Vititract 25d, est un tracteur avec deux roues motrices à l’avant et des chenilles à l’arrière, en 25 cv diesel. » D’une largeur de 69 cm, il est doté d’un joystick hydraulique, mais la direction est assurée par le volant, aidant à éviter les écarts trop importants. Le prix est annoncé à 38 000 € HT. Les Vititract 21e et 23d, sont respectivement des tracteurs à chenilles en 21 cv essence et 23 cv diesel, vendus à 25 900 € et 29 900 € HT. « On y trouve l’avantage des chenillards en termes de braquage et de rotation sur place, mais ils gardent l’avantage du tracteur classique avec un siège pour rouler assis. »