Au cœur du mois de juin, Olivier Renard est en plein dans la gestion de l’enherbement et des traitements… Tout en assurant les commandes, la commercialisation et les salons : la vraie multifonction du vigneron !
Olivier Renard a testé une vieille charrue intercep au cheval.
À LA VIGNE, RIEN DE NOUVEAU…
Pas de grand changement à la vigne : il faut continuer à gérer l’herbe prenant ses aises, assurer le palissage et maintenir la vigilance mildiou et oïdium.
Quelques taches de mildiou appellent à une surveillance renforcée : entre deux périodes pluvieuses, une petite randonnée sur mes trois hectares, avec les 30 kilos de pulvé dans le dos… un bon entraînement pour les randonnées estivales en montagne ! Heliosoufre et bouillie bordelaise, argile bentonique, pas de grande innovation ici, en espérant que les passages de prêle de printemps ont préparé la vigne à ces maladies attendues.
J’ai testé une vieille charrue intercep au cheval, c’est assez prometteur : manque de pénétration dans le rang, mais il faut que j’affine les réglages. Le rendu final pourrait être satisfaisant. Une petite réflexion sur le rotofil : pourquoi ne trouve-t-on que des fils en nylon ? Cela représente tout de même des tonnes de plastiques dispersés dans nos vignes chaque année, à quoi bon ?
À quand des fils biodégradables partout ? Je n’en trouve pas chez mon fournisseur habituel, il faut aller les chercher en ligne… Les magasins de vignerons n’ont pas encore intégré une démarche éco-responsable systématique, c’est bien regrettable car ils auraient un pouvoir de prescription majeur. À bon entendeur…
> À relire : Article Vitisbio « Régler son pulvérisateur : pour des traitements plus efficaces »
AU FOUR ET AU MOULIN…
La beauté du métier de vigneron, c’est sa diversité… Mais il y a des périodes plus difficiles que d’autres : gérer seul les commandes et le commercial en ce moment relève de l’exploit. Sans parler des vacances en famille qui arrivent, pour lesquelles il faut préserver quelques jours de disponibilité… Bref, je passe de la cave à la vigne, au bureau, avec le sentiment d’être toujours un peu dans l’urgence.
Je reste encore en mode « réactif », une vraie planification, a minima hebdomadaire, serait certainement mieux, mais tant que ça fonctionne comme cela, je ne m’y résous pas. Je sais qu’il y a des logiciels pour faciliter les choses, mais ma technophobie m’en tient éloigné encore probablement pour quelques années. Je préfère la spontanéité, même imparfaite, à une trop froide planification.
PREMIER SALON EN BELGIQUE…
Après la Biojoleynes, mon deuxième salon était en Belgique, à Chaudfontaine près de Liège. Le beaujolais a beaucoup de succès en Belgique, et le vin bio et nature commence à s’imposer : un marché d’avenir, que je connais bien par ailleurs en tant que natif du Nord ! Je m’attendais à une ruée des consommateurs dans le cadre de ce premier salon, mais la fréquentation a été en deçà de mes espérances. Nous étions une petite dizaine de vignerons, bio et non bio. Nous nous sommes fait la réflexion qu’il était nécessaire pour la prochaine édition, dans la communication, de préciser le fait que des vignerons bio seraient présents.
Certains consommateurs – comme moi – ne se déplacent qu’à cette condition… Les ventes ont été plutôt bonnes malgré tout, même si le passage au guichet du représentant des douanes en fin de salon n’est pas très agréable. Il faut pourtant se réjouir de contribuer au financement public belge.
Salon riche d’enseignements : sur les habitudes de consommation en Belgique, les bonnes adresses, les plans des vignerons… Un accueil formidable également, mais je n’en attendais pas moins de nos voisins belges, à la chaleur légendaire.
Olivier Renard.
LE PARTAGE D'OLIVIER :
Cette quinzaine a été calme. De bonnes surprises néanmoins. Ma prospection « export » était à l’arrêt avec le covid, faute de salons internationaux. J’ai eu de bons retours pour quatre pays ces derniers jours : des premiers contacts en Belgique, une relation consolidée vers les États-Unis, une visite au domaine positive pour le Japon, et une visite prometteuse à venir pour les Pays-Bas.