Tech&Bio cultures méditerranéennes :
remettre en avant des solutions pour les bio

Le 22/10/2024 à 16:52

Du 15 au 17 octobre 2024, les producteurs bio ont bénéficié des journées Tech&Bio cultures méditerranéennes, au sein du salon Med’Agri à Avignon. Parmi l’ensemble de l’offre des exposants, voici une sélection pouvant intéresser les vignerons bio : nouveaux biostimulants, plants pour haies issus de graines et boutures sauvages, filière de compostage à la ferme et agrafes diffusant des phéromones.

 

AIAKO

Nouveaux biostimulants à base de plantes

Caroline Baly, fondatrice d’Aïako, présente sa gamme pro de biostimulants à base de plantes bio.

Déjà présente auprès des particuliers et de pépiniéristes, la société Aiako profite de Med’Agri pour lancer sa gamme pro de produits à usage biostimulants, issus de plantes bio du sud de la France. Les quatre références sont utilisables en bio et ce, sur toutes cultures. Chacune d’entre elles est composée uniquement d’un mélange de trois plantes, sans aucun adjuvant. Croissance stimule naturellement la croissance des plantes et booste leur développement. « Le produit stimule notamment la production de chlorophylle et donc agit sur la photosynthèse, détaille Caroline Baly, fondatrice d’Aïako. Il est à base d’ortie, de grande bardane et de pissenlit. » Résistance améliore la résistance des plantes au stress et stimule leurs mécanismes de défense naturelle. « L’objectif est de diminuer le nombre de passages de traitements phytosanitaires. La solution contient de la prêle, de l’ail et du thym. » Semis & Enracinement favorise la levée des semis et l’enracinement des plantations, via la stimulation de la production de racines. Les plantes le composant sont la camomille matricaire, la sauge officinale et la valériane. Enfin, Gel & Grêle (valériane, achillée millefeuille et souci), protège les plantes des dégâts causés par le gel de printemps jusqu’à -3°C et améliore la cicatrisation du végétal après un épisode de gel, de grêle ou de pluie intense ou après la taille. « L’objectif est de passer au plus près de l’épisode de gel, dès que l’on est informé des risques. Nous estimons que le produit peut se substituer à un autre moyen de lutte contre le gel. » Le conditionnement est possible en 1, 6, 12 et 30 litres, pour un mélange obtenu après dilution de respectivement 16,67, 100, 200 et 500 litres. « Nous préconisons une pulvérisation du produit seul, et ce 24 ou 48 heures avant ou après un traitement avec un autre produit. » Aiako est en train de développer son réseau de distributeur.

 

 

CÉRÈS FLORE

Des plants pour haies issus de graines et boutures sauvages

Plants issus de graines et boutures sauvages, dans des godets forestiers étroits et profonds.

Basée à Loriol-du-Comtat à côté de Carpentras dans le Vaucluse, l’entreprise Cérès Flore, propose des plants d’arbres, arbustes et arbrisseaux, destinés à la plantation de haies, issus de graines ou de boutures de végétaux sauvages . La société a d’ailleurs reçu le prix coup de cœur au Grand prix de l’innovation de Med’Agri. « Ces collectes sont issues de 100 000 ha en région méditerranéenne, en milieu sec et humide, détaille Arnaud Million, directeur technique et commercial de la société. Nous avons évidemment les autorisations de collectes auprès des propriétaires ou gestionnaires des sites. Il s’agit d’espaces forestiers, de berges de rivières, de prairies, de lisières, d’anciennes haies. » Les graines et boutures sont ensuite mises en production, afin d’élaborer des plants d’un ou deux ans maximum. Dès la collecte, Cérès Flore trace l’origine de chaque plant, garantissant ainsi une grande précision dans la traçabilité. Les végétaux sont produits en godets forestiers, étroits et profonds, avec des rainures à l’intérieur, assurant un effet anti-chignon des racines et une meilleure prospection racinaire une fois la plantation effectuée. « Le végétal sauvage a co-évolué avec son milieu pendant de nombreuses années. Nous récupérons ainsi une génétique, assurant des plants rustiques, et adaptés aux conditions des sols. Nous notons notamment une meilleure adaptabilité à la sécheresse. » 80 espèces sont disponibles au catalogue. « Les plants restent petits et faciles à disposer dans les caisses d’expédition. Nous pouvons ainsi optimiser leur envoi en diminuant le nombre de cartons. » Les végétaux sont d’ailleurs livrés sans leur godet plastique, favorisant un gain de temps à la plantation et évitant les pollutions dans l’environnement. « Avec le mistral, nous en voyons souvent s’envoler ! » Outre la production de plants, Cérès Flore propose aussi une prestation de conception de projet et de chantier de plantation. « Nous pouvons aussi fournir le paillage d’origine végétal, et les manchons de protection des arbres. » Quant au prix, Cérès Flore indique se situer dans les prix du marché. « Mais par rapport à un plant non tracé, nous pouvons être 20% plus cher. »

 

 

MICRO TERRA

Pour un compostage à domicile

Mathias Very, animateur réseau agriculteur, Catherine Bouniol, directrice générale et Diego Rodriguez Perez, chargé de mission réseau partenariat.

L’entreprise basée à côté de Mauguio dans l’Hérault valorise le compostage à la ferme en créant le chainon manquant entre les agriculteurs et les collectivités territoriales ou les industries agro-alimentaires gérant des déchets verts et des biodéchets. « Nous récupérons ainsi cette matière première au sein des déchetteries ou usines, nous la broyons, et nous la livrons aux agriculteurs, décrit Mathias Very, animateur réseau agriculteur de Micro Terra. Ces derniers se chargent d’avoir un lieu pour entreposer la matière organique, puis s’occupent de son compostage sur place, avant son épandage dans leurs parcelles. Nous essayons de faire en sorte qu’il y ait entre 15 et 20 km entre la ferme et le gisement de matière première. » Cette prestation ne coûte rien à l’agriculteur, car le service est issu d’un partenariat entre Micro Terra et la collectivité ou l’industrie. « C’est au gestionnaire ou producteur de déchets de financer leur valorisation. » Micro Terra récupère ainsi 25 000 tonnes de déchets verts et environ 3000 de biodéchets industriels (drêches, épices, restes de légumes), et ce, en Languedoc-Roussillon, ouest Paca et sud Aura. Environ 300 producteurs sont impliqués dans la démarche. « Au-delà d’effectuer le broyage et la livraison, nous nous occupons de tous les aspects règlementaires, pour que la matière première puisse être utilisée comme amendement utilisable en bio, détaille Catherine Bouniol, directrice générale. Nous sommes là aussi pour accompagner les producteurs. Et nous effectuons un diagnostic de la ferme, de leurs capacités techniques. Nous estimons en outre les besoins de leur sol, et nous conseillons sur la maîtrise du compostage. »

 

 

M2i Group

Agrafes diffuseuses de phéromones

Franck Guichet, chargé de communication présente Lobesia Pro Clip, l’agrafe diffusant des phéromones.

La société française, connue pour ses solutions de confusion sexuelle, profite de Med’Agri et Tech&Bio cultures méditerranéennes pour mettre en avant Lobesia Pro Clip son agrafe de palissage assurant la diffusion de phéromones pour la lutte contre l’eudémis de la vigne (Lobesia botrana). Le produit est lauréat du 1 er prix au Grand prix de l’innovation de Med’Agri. Franck Guichet, chargé de communication pour l’entreprise indique que la pose des agrafes se déroule à partir de la seconde génération du ravageur, et se garde jusqu’aux vendanges. Composée de fibre de lin et d’amidon de maïs, l’agrafe est biodégradable. « À la fin des vendanges, le vigneron n’a qu’à écarter les fils pour laisser tomber l’agrafe qui se décomposera naturellement dans le sol au cœur de l’hiver, indique Franck Guichet. Le gain d’argent et de temps est notable pour le vigneron car en un seul passage il assure l’attache des fils de palissage et la mise en place de la confusion sexuelle, sans avoir à repasser ensuite dans ses vignes pour faire un traitement ou enlever les diffuseurs. Et le procédé est plus respectueux de l’environnement car on ne retrouve pas de plastique, ni résidu dans les vignes. » Un procédé breveté assure l’intégration des phéromones au cœur des agrafes lors du moulage. Grâce à cela, la diffusion des molécules est progressive et dure entre 4 et 5 mois. La société préconise une pose de 1 200 agrafes par hectare, et ce, à partir d’un hectare de surface à couvrir. M2i Group annonce une efficacité comparable aux solutions conventionnelles. Le produit est commercialisé en France par le Groupe de distribution Actura. Si aucun prix n’est donné pour le produit, la société annonce se baser sur celui d’un insecticide conventionnel.

(crédit photo : Frédérique Rose)