Quelle est la consommation des vins bio en France ?
Quels vins préfèrent les jeunes ?
Et comment les vins bio du Val de Loire tirent leur épingle du jeu ?
InterLoire et Loire Vin Bio planchent sur ces sujets en 2022 et présentent leurs études à la Levée de la Loire. Présentation des principaux résultats.
« Nous manquions de connaissances sur les données liées à l’offre et la demande des vins bio de Loire, explique Philippe Gérard, négociant chez Biovidis à Amboise et vice-président de Loire Vin Bio. Pourtant, ce sont des données nécessaires pour que vignerons et metteurs en marché puissent adapter leurs stratégies commerciales. Et tous n’ont pas le budget pour financer des outils de pilotage. » Loire Vin Bio se rapproche alors d’InterLoire, structure compétente pour travailler sur de telles données.
Un partenariat avec InterLoire
L’interprofession répond présente et plusieurs études sont planifiées pour 2022 : consommation des vins bio en France et tendances d’achats des jeunes, avec pour les deux, un focus sur les vins de Loire. En résultent deux cahiers extrêmement fournis (1) apportant nombre d’informations intéressantes sur le marché. « Malheureusement seules les données de la grande distribution sont accessibles très rapidement. Recueillir celles des autres circuits de distribution demande du temps, rappelle Philippe Gérard. Pour cette raison, les études se basent principalement sur des données de 2021. » Le partenariat entre les deux interprofessions se poursuit en 2023 avec l’objectif de cartographier de façon plus fine la production de vin bio en Val de Loire et de sa mise en marché : les volumes en sortie de chai, les différents circuits de distribution, etc.
Le marché des vins bio en France poursuit sa croissance jusqu’en 2021
- Les vins constituent l’un des rares produits bio à se développer encore en valeur de vente.
- Les vins bio attirent de plus en plus de consommateurs, dans toutes les tranches d’âge, et quels que soient les revenus.
- Le taux annuel de croissance moyen du marché en valeur est de + 14% depuis 2010.
- Le marché des vins bio a triplé en 10 ans et pèse 1,2 milliard d’euros. Il est 14 fois plus important que le marché des bières, cidres et autres boissons alcoolisées bio.
- La vente directe représente la moitié du chiffre d’affaires et s’illustre comme 1er circuit de commercialisation des vins bio en volume et en valeur.
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Les vins tranquilles bio continuent d'attirer des foyers acheteurs
- Et ce, à l’inverse du total vin. Mais le poids de ces foyers reste faible et les achats très occasionnels : les Français achètent du vin bio environ 2 fois par an, alors qu’ils achètent du vin tranquille en moyenne 1 fois par mois.
- 4 bouteilles de vin bio sont achetées par an et par foyer.
- 1 bouteille sur 10 achetées est une bouteille bio.
- Mais en 10 ans, la part des foyers acheteurs de vins bio est multipliée par 4.
À l’image du marché des vins, la cible des consommateurs de vins bio vieillit et le produit touche de plus en plus les consommateurs les plus aisés
- La majorité des consommateurs a plus de 50 ans. Ils consomment 75 % des volumes de vins bio.
- En parallèle, la majorité des consommateurs appartiennent aux catégories socio-économiques dites « aisées » ou « moyennes supérieures ». Ces profils consomment 60 % des volumes de vins bio.
Les rouges sont de loin les vins bio les plus consommés
- Une bouteille bio achetée sur deux est un vin rouge. Les rouges recrutent de nouveaux consommateurs chaque année, mais les quantités achetées ont tendance à diminuer.
- Les blancs et les rosés attirent également de nouveaux consommateurs et ils ont tendance à prendre de plus en plus de place au sein des vins tranquilles bio.
- Les rouges dominent les ventes en grande distribution alimentaire généraliste, ainsi que l’offre des cavistes et des restaurateurs. Leur poids en bio est plus fort qu’au sein des vins non AB.
L’offre de vins bio est dominée par les AOP et les vignobles méridionaux
- Les AOP sont les plus achetées quels que soient les circuits.
- Les AOP ont recruté plus de consommateurs que les IGP et les vins sans IG.
- Les vins des vignobles du Rhône, Bordeaux, Languedoc-Roussillon, Provence et Corse représentent 84 % des volumes mis en marché.
En grande distribution, une tendance à la baisse
- La moitié des vins bio vendus en GD sont des rouges. Côtes du Rhône Régional, Bordeaux et IGP Pays d’Oc sont leaders. Les rouges suivent une tendance baissière depuis deux ans, contrairement aux autres couleurs.
- En 2022, comme en 2021, les vins bio constituent 6,2 % du chiffre d’affaires dégagé par le rayon vin.
- Les AOP dominent le marché des vins bio : elles représentent 60 % des ventes en volume.
- La valeur du marché a doublé entre 2016 et 2021, mais se contracte en 2022.
Mais les vins bio de Loire continuent de croître en GD
- En 2022, la Loire est le seul vignoble d’AOP, avec la Provence, à poursuivre la croissance de son marché bio dans la grande distribution.
- La croissance du marché des vins bio de Loire est ininterrompue : le chiffre d’affaires et les volumes ont plus que doublé en 5 ans.
- Les rouges sont la couleur la plus vendue.
- Toutes les couleurs et les fines bulles développent au fil des ans leurs ventes en bio.
- Les vins bio restent un marché de niche pour la Loire : ils représentent 3 % des volumes du vignoble vendus en GD et 5 % du chiffre d’affaires.
- La Loire est sous-représentée au sein des vins bio : elle pèse 10 % des volumes (vs 16 % sur le total marché).
La Loire : incontournable du marché des vins bio, chez les cavistes et restaurants
- En 2022, 1 bouteille sur 5 présentes chez les cavistes français est un vin bio.
- Les relevés des cartes au restaurant montrent la présence de 10 % de vins bio au sein des vins tranquilles et 7 % au sein des vins mousseux.
- Les AOP constituent les ¾ des vins bio chez cavistes et restaurants réunis.
- Chez les cavistes comme chez les restaurateurs, 1 bouteille sur 5 de vins AOP bio provient de la Loire, majoritairement en rouge.
- En blancs secs, la Loire constitue ¼ de l’offre dans les deux circuits. En tête, la Loire devance l’Alsace et la Bourgogne.
- La Loire est aussi leader en blancs doux sur ces deux débouchés.
- En revanche, les rosés ligériens bio sont quasi absents.
- La Loire détient l’offre la plus large en fines bulles devant l’Alsace et le Languedoc.
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La consommation de vin des jeunes français
Les jeunes (18-35 ans) sont plus sensibles que leurs ainés aux logos environnementaux et bio
- Ils sont les plus nombreux à être prêts à payer plus cher pour des produits bio et, dans les faits, à avoir augmenté leur budget dédié aux produits bio.
- Pour l’achat de vins, les jeunes sont plus influencés par les logos environnementaux que la moyenne des consommateurs.
- Le logo AB est de loin le logo le plus connu parmi les jeunes, devant le logo bio européen.
Les vins blancs gagnent du terrain dans la consommation des 25-34 ans.
- Les jeunes sont les plus nombreux à être attirés par le vin blanc.
- Même si le rouge est la couleur de vin la plus consommée par les jeunes, il perd du terrain au profit des blancs.
La Loire est la 2e région AOP la plus achetée par les jeunes, après Bordeaux, pour une consommation à domicile.
- Les volumes achetés en vins du Val de Loire par les jeunes sont en augmentation ces 5 dernières années.
- Les vins du Val de Loire prennent plus de place dans le panier annuel « vins AOP tranquilles » des jeunes que dans celui des consommateurs moyens.
La Loire est le vignoble préféré des jeunes en rosés
- En AOP rosés, les jeunes consommateurs consacrent la moitié de leurs dépenses aux vins de Loire.
- En AOP rouges, le Val de Loire prend du poids dans les dépenses des jeunes.
- Pour les AOP blancs, le poids du Val de Loire auprès des jeunes est significativement inférieur à ce qu’il est auprès de l’ensemble des consommateurs.
Frédérique Rose
(1) Pour en savoir plus, les documents complets « La consommation des vins bio en France : profils, tendances et circuits d’achat » et « Les jeunes consommateurs français de vin - Profils et tendances de consommation » sont disponibles auprès d’InterLoire. www.vinsvaldeloire.fr/fr/interloire
Sources des données analysées : Agence Bio, Inrae, Esa, Journal of Wine research, Kantar, Cniv, FranceAgrimer, SoWine.