Contrainte hydrique moins forte sur témoin et disques
Des relevés de sondes tensiométriques, une fois par semaine de novembre à juillet, révèlent que la contrainte hydrique des sols est moins forte pour les modalités témoin et disques précoces. « Pour ces modalités, nous notons aussi une meilleure absorption de l’eau et une humidité des sols globalement plus élevée. » En outre, le témoin semble peu impacté par les épisodes pluvieux, avec une variation faible de la tensiométrie. « Mais la réhumidification du sol est meilleure pour les modalités disques tardifs et roulage, en cas de pluie. » Concernant la température du sol, elle est plus élevée en surface pour la modalité témoin.Impact du roulage sur la vigueur
Deux fois par mois en juin et juillet, le Biocivam 11 suit les arrêts de croissance de la vigne (méthode des apex) et évalue les surfaces foliaires (méthode SECV). « Nous remarquons des volumes foliaires plus élevés pour les modalités témoins et disques précoces, et davantage d’arrêts de croissance avec le roulage tardif. » Les roulages induisent aussi des floraisons plus tardives comparées aux autres modalités. « Et au bout de trois années d’essais, les différences de vigueur sont de plus en plus marquées. Nous avions une troisième parcelle d’essai. Mais le vigneron a arrêté les essais au bout de deux ans, car les impacts du roulage sur sa vigne étaient trop importants. Pourtant c’était la seule parcelle irriguée du dispositif. » Concernant la vendange (l’objectif de rendement sur les deux parcelles étant de 30 à 40 hL/ha), l’association note une concentration en sucre, un pH plus élevé et un meilleur rendement pour le témoin et les disques précoces.Difficulté du roulage en climat méditerranéen
Conclusion de l’essai, pour les conditions méditerranéennes, le choix de l’outil de destruction est déterminant. « C’est surtout ça qui compte, plus que la date de destruction , notent Anaïs Berneau et Sarah Martin. Sachant que les écarts de résultats sont faibles pour une destruction avec disques en précoce ou en tardif . » L’association observe d’ailleurs chaque année un doublement de la biomasse produite entre les modalités de destruction précoces et tardives. « Et nous savons que davantage de biomasse est toujours positif, à long terme, pour la vie et la fertilité du sol. L’enjeu est de réussir à garder son couvert le plus longtemps possible, sans impacter trop la vigne. Il faut trouver le bon compromis. » Anaïs Berneau, pointe la difficulté de la destruction avec le roulage. « Pour réussir le roulage, il faut avoir les bonnes espèces, adaptées à ce mode de destruction et pouvoir passer au bon moment : en général en post floraison, pour réussir à bien coucher les plantes, rappelle la conseillère . Or pour une majorité d’espèces, cela se situe en avril-mai. C’est déjà trop tard pour nos conditions séchantes. Même en semant tôt, nous n’arrivons pas à avoir le bon créneau. » Le roulage s’effectue donc souvent trop tôt, et n’est jamais totalement détruit. « L’évaporation des feuilles et la poussée racinaire continuent. Ce qui est préjudiciable pour la vigne. »(1) Un compte rendu détaillé de ces observations sera présenté dans le numéro 25 de Vitisbio d’octobre-décembre 2024 : - Présentation de la méthode Speed, mise au point par Célesta-Lab, Décrypt’sol et Icosystème : méthode facile, accessible et rapide qui aide à poser le diagnostic physique d’un sol et dresser un plan d’action pour l’améliorer. - Interprétation des fosses en fonction des modalités de couverture des inter-rangs - Test du slip : à quoi sert-il vraiment ? - Quelques préconisations sur les couverts végétaux en conditions séchantes