Les lauréats du concours d’éco-étiquette, à Millésime Bio, lors de la remise des prix.
De g. à d. : Philippe Lelong (Domaine le Pech d’André), Christelle Caron (Domaine La Grangette), Sarah Blaise (Domaine Fontavin), Céline Sanzay (Domaine des Sanzay).
Lors de la première journée de Millésime Bio, quatre vignerons et vigneronnes sont repartis avec un prix du concours d’éco-étiquettes, organisé par Vitisbio, Millésime BIO et Inessens. Coup de projecteur sur ces lauréats, leur démarche et leur étiquette !
Les vignerons bio sont souvent porteurs d’innovation, via leurs pratiques culturales, l’élaboration de nouvelles gammes de vin, etc. La revue des vignerons bio Vitisbio, le salon Millésime Bio et l’imprimeur-créateur d’étiquettes Inessens s’associent et souhaitent mettre en avant leur créativité et valoriser leur travail en organisant un second concours d’étiquette.
Pour cette édition 2023, les partenaires ont intégré la modalité d’une démarche écologique pour les étiquettes candidates.
Pour délibérer, le jury s’est donc penché sur les critères suivants :
- Le type de support utilisé (recyclé, bio-sourcé, FSC, autres)
- L’utilisation ou non de colle lavable
- Le format de l’étiquette (entre petit, avec une hauteur inférieure à 70 mm et grand format – hauteur > 111 mm)
- La présence ou non de dorures
- Le type d’impression utilisé (utilisation ou non d’encres à base d’huile végétale en traditionnel et/ou pigments naturels avec plus ou moins de taux de couverture)
- Le choix ou non de fournisseurs locaux
- L’adoption d’une démarche globale d’éco-conception concernant aussi la bouteille, le bouchon, le carton, etc.
Parmi une trentaine de candidatures, le jury a décerné quatre prix : celui de l’éco-conception, de l’esthétisme, de l’humour et un coup de cœur !
Prix de l’écoconception
Le prix de l’éco-conception est revenu au domaine Le Pech d’André, basé à Azillanet dans l’Hérault, pour son étiquette « Les Lunes Pourpres », en AOC Languedoc.
Au-delà du fait de remplir la majorité des critères listés ci-dessus, le jury a réellement apprécié la démarche de réemploi du domaine. « Pour la première fois, début 2022, nous avons travaillé sur un retour au réemploi sur l’une de nos cuvées. Pour cela, nous avons travaillé avec nos partenaires : le réseau Oc-consigne, nos fournisseurs (bouteilles en verre, bouchons, imprimeur), décrit Philippe Lelong, vigneron du domaine. Nous avons choisi, pour cette cuvée « les Lunes Pourpres » AOP Languedoc 2019, de ne pas la capsuler. Nous comptons étendre ce concept sur la grande majorité de nos cuvées qui vont être mises en bouteilles en 2023. » Les partenaires organisateurs du concours ont aimé aussi pouvoir montrer qu’il est possible d’associer esthétisme et démarche écologique des étiquettes.
Prix de l’esthétisme
Le prix de l’esthétisme est donné au domaine des Sanzay, à Varrains dans le Maine-et-Loire, avec l’étiquette de la cuvée Les Dares 2020, en Saumur-Champigny.
« Toutes nos étiquettes ont été dessinées par un de nos fils, artiste, et ayant étudié aux beaux-arts d’Angers, raconte Céline Sanzay. Nous avons fait avec lui un travail sur les paysages locaux et la personnalité de nos vins. L’étiquette présentée ici est la toute première réalisée à l’occasion de la sortie d’une nouvelle cuvée et celle qui nous a donné envie de tout changer. »
Prix de l’humour
Le prix de l’humour est décerné au domaine Fontavin, basé à Courthezon dans le Vaucluse. Le jury a aimé ce petit chat malin, et le jeu de mots bien trouvé de l’étiquette Mus'Cat, vin blanc sec de 2022.
« En effet, en suédois Mus signifie souris, Cat c’est le chat, explique Hélène Chouvet du domaine Fontavin. Ils sont représentés tous les deux sur un vieux vélo. Cela illustrait bien notre envie de faire un vin blanc sec avec nos muscats de Beaumes de Venise : un vin pas sucré, pas lourd, pas compliqué ! »
Coup de cœur du jury
Un dernier prix, le coup de cœur du jury est remis au Domaine la Grangette de Castelnau de Guers dans l’Hérault. Et ce, pour la cuvée Atypiq, un effervescent 100 % piquepoul gris.
Le jury a été très sensible au fait de casser les codes de l’étiquette, d’aller encore plus loin dans la réduction des matières premières et dans le recyclage des rafles :
« l’étiquette de notre bouteille est conçue à partir des rafles du cépage. Nous sommes d’ailleurs le seul domaine à cultiver le cépage piquepoul dans ses trois couleurs : blanc, noir et gris, décrit Christelle Caron, vigneronne du domaine. Les rafles sont amenées au moulin à papier de Brousse et Villaret dans l’Aude. Nous n’utilisons pas de colle. L’étiquette, épurée, est attachée à la main, par une cordelette en lin. »
Merci encore à tous les participants et bravo aux gagnants de cette seconde édition !
Frédérique Rose