Assemblée générale de Sudvinbio - Nicolas Richarme renouvelle sa candidature comme président

Le 04/07/2024 à 16:30

Nicolas Richarme, vigneron à Sabran dans le Gard, se représente comme président de Sudvinbio lors de l’AG de l’association ce 4 juillet au Domaine de Saint-Louis à Béziers. L’occasion est donnée pour faire un bilan et aborder les projets de l’interprofession viticole bio d’Occitanie.

Vitisbio : Que retenez-vous de cette cinquième année de mandat à la présidence de Sudvinbio ?

Nicolas Richarme : L’année n’a pas été facile à différents points de vue. Nous avions beaucoup investi en communication pour Millésime Bio, pour augmenter significativement le visitorat. Même si de nombreux visiteurs ont été au rendez-vous, les manifestations agricoles de janvier nous ont pénalisés, avec des désistements de dernière minute, et ce malgré les efforts faits par les syndicats pour faciliter l’accès au salon. En outre, le marché se tend et l’arrivée de nombreux nouveaux vignerons bio est concomitante à un ralentissement de la consommation. Nous avons fait un très gros travail pour inciter les vignerons à se convertir, et cela reste souhaitable. Mais nous devons vraiment retrouver le marché qui va en face.

La tension du marché est palpable sur l’ensemble des circuits de distribution ?

La vente directe est toujours en progression, c’est vraiment le circuit de distribution qui marche. L’export fonctionne aussi, mais reste plutôt en stagnation. Comme tout le monde le sait, c’est la commercialisation du vrac qui pâtit le plus. Et ce, dans un contexte global de crise viticole, rappelons-le, qui n’est pas spécifique à la filière bio.

Quelles sont les pistes pour relancer les ventes ?

D’abord garder le moral ! Même si on ne ressent pas encore de frémissement, et que l’on risque de passer une année encore compliquée, la priorité est de cibler sur le consommateur ! S’il est réceptif, les metteurs en marché joueront le jeu. Nous le voyons bien avec l’essor de la vente directe : lorsqu’on arrive à bien expliquer les bienfaits des vins bio, à montrer en quoi c’est un acte militant d’acheter du vin bio, à faire comprendre pourquoi le produit est un peu plus cher, ça marche ! C’est l’enjeu. Nous devons nous focaliser sur cette communication positive. Dans cette optique, nous relancerons la Fête du vin bio l’année prochaine, en parallèle de Millésime Bio, et continuerons d’alimenter le site levinbio.fr

Assemblée générale de Sudvinbio, le 4 juillet 2024, au Domaine de Saint-Louis, à Béziers. (© Sudvinbio)

Quel message faire passer aux vignerons en cette période ?

Je pense qu’il faut tenter d’être le plus résilient possible, et ne pas mettre son activité en danger : produire le meilleur vin possible tout en étant vigilant sur ses coûts de production. Peut-être que parfois, il vaut mieux essayer de ne pas viser son rendement à tout prix, et de limiter les investissements. Cela peut s’avérer plus rentable.

Quelles sont les priorités de Sudvinbio ?

C’est d’abord le soutien à l’ensemble de ses adhérents, avec des actions sur le marché, avec Millésime Bio en réussissant à faire venir le maximum d’acheteurs pour la commercialisation. Et évidemment le soutien technique. Nous le voyons encore avec des années compliquées comme 2024. Si certains manquent d’eau, comme dans une partie de l’Aude ou du Roussillon, dans le Gard par exemple nous avons reçu 500 mm depuis le 1er  mars et la pression mildiou est importante.

 

Propos recueillis par Frédérique Rose

 

Projets et expérimentations techniques de Sudvinbio

 

En viticulture, le point avec Margot Huët :

Margaux Huët (© Mindprod - Millésime Bio)

Nous continuons le travail sur la qualité de pulvérisation dans la lutte contre la flavescence dorée : quels réglages effectuer pour optimiser l’efficacité du Pyrévert ? Nous sommes également partenaires d’un projet sur la gestion économique de la matière organique, avec l’appropriation de l’outil d’aide à la décision GEMO. Nous cherchons aussi toujours des pistes pour faire face au manque de tractoristes, et nous voulons travailler sur des argumentaires pour les vignerons bio afin qu’ils puissent échanger, grâce à des faits scientifiques, sur les sujets où ils sont parfois montrés du doigt : la flavescence dorée, la consommation de gasoil, l’usage du cuivre. Nous participons d’ailleurs aussi aux réunions avec le ministère de l’agriculture concernant l’utilisation du fongicide.

En œnologie, le point avec Valérie Pladeau et Matisse Fayolle :

Valérie Pladeau et Matisse Fayolle (© Mindprod - Millésime Bio)

Sudvinbio est partenaire de plusieurs projets de recherche : le pilotage des fermentations malolactiques avec l’IFV de Nantes, la problématique du goût de souris en région Occitanie. Sur cette thématique, nous avons d’ailleurs déposé un projet européen, avec plusieurs structures. Nous espérons qu’il sera accepté. Sudvinbio travaille en outre au développement de la filière réemploi avec Oc’Consigne, Inter Oc et des adhérents déjà engagés. Nous sommes aussi partenaires d’un projet de l’IFV sur l’adoption de pratiques d’hygiène en cave : ce qui sera important avec la publication de la liste des substances d’hygiène à venir dans le cadre du règlement bio. De plus, en réflexion avec Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine, nous aimerions traiter le sujet de la désalcoolisation des vins en bio, en parallèle de l’avancée règlementaire, afin de réussir à proposer des produits compatibles avec les règles bio et restant qualitatifs.