[Edito du Vitisbio n°22 – janvier-février-mars 2024]
La filière bio ne se voile pas la face. Arrachage, distillation, déconsommation de vin, hausses des charges, délais de paiements qui s’allongent, contexte économique tendu : l’actualité de la filière viticole française touche aussi les bio. Et nous attendons les chiffres 2023 pour conclure sur la situation réelle du marché. Mais, car oui, on s’empresse d’écrire un mais, la filière bio tire aussi certainement son épingle du jeu.
On se répète, mais c’est primordial de le rappeler : les ventes de vins bio en France sont très spécifiques : plus de 38 % (en valeur) à l’export, et quasiment 30 % en vente directe, les deux piliers assurant la résistance. Les difficultés touchent principalement le monde du vrac, sachant que les ventes en grande distribution représentent moins de 10 % de la valeur du marché des vins bio. Pour les représentants professionnels, il faut laisser le temps aux opérateurs de trouver leurs débouchés, le développement de la bio s’étant toujours fait par paliers. Et évidemment, inciter la grande distribution à continuer de référencer du vin bio, est un préalable !
La réactivité et l’implication des vignerons sont primordiales. C’est le jeu. Être en bio ne suffit pas pour vendre et les associations professionnelles incitent et aident les vignerons bio à professionnaliser leurs ventes, à préparer leurs salons. En parallèle, continuer de communiquer sur le vin bio semble indispensable. En exemple, pour la première fois, en parallèle de Millésime bio, Sudvinbio lance la fête du vin bio au sein des restaurants, cavistes, bars et magasins bio de Montpellier.
Se persuader (si certains commencent à en douter !) de la résilience de la bio est un bon état d’esprit pour commencer 2024. À l’heure où le règlement européen SUR, visant une réduction de 50 % des pesticides d’ici 2030, est retoqué par le Parlement européen, il est bon de rappeler que la bio, elle, a réussi à diviser par deux l’utilisation de son principal fongicide entre 2000 et 2019, en passant de 8 à 4 kg/ha/an de cuivre métal. En outre, les nombreuses candidatures au concours « La biodiversité c’est mon domaine ! », organisé par Vitisbio en partenariat avec Millésime bio, affichent clairement l’engagement des vignerons bio pour préserver la biodiversité. Alors très belle année à tous, remplie de confiance et de beaux raisins !
Toute l'équipe de Vitisbio vous souhaite une excellente année 2024 !
Frédérique Rose