[Edito du Vitisbio n°21 – octobre-novembre-décembre 2023]
D’abord, faire un vrai bilan. Tous les vignobles s’y attèlent pour déterminer les rendements 2023, en vrai, avant de crier à la catastrophe. D’ailleurs, les premiers échos nous parviennent, les situations sont très différentes selon le secteur. À chaque terroir, ses maux –"trop de pluie, ou pas assez"– ou ses bienfaits. Si on se focalise sur le mildiou, les bio ont-ils été davantage en difficulté, disposant uniquement de leurs produits de contact ?
Cela reste à voir plus dans le détail. Et il semble, comme souvent ces dernières années, que l’analyse soit plus complexe que cela. En Nouvelle-Aquitaine des enquêtes sont en cours pour étudier finement les programmes de protection et déterminer les causes des échecs et des réussites. Et si on veut affirmer que les fongicides CMR sont la solution pour vaincre le mildiou, alors on attendra d’abord les résultats de ces travaux !
Car si l’agriculture biologique en général, et la viticulture bio en particulier a une raison d’être, et se devrait d’être un socle de base à toutes les productions agricoles, c’est bien de justement ne pas utiliser ces produits phytosanitaires de synthèse ! Toxiques pour l’homme, ou, si on persiste à ne pas le croire, pour l’environnement, pour l’eau, ce trésor qui se raréfie et tend de plus en plus les humains que nous sommes.
Mais à l'heure où l'Europe hésite encore à renouveler ou non le glyphosate, on sait que le chemin à parcourir est encore long. Mais les bio, de plus en plus décriés –" oui, les pratiques sont perfectibles" !" – avancent, se réinventent, et ce, malgré les difficultés économiques qui pointent et les aléas climatiques qui sévissent. Si l’ambiance est morose pour certains, alors la filière bio est là pour les accompagner techniquement et les aider à optimiser leur commercialisation. Alors trinquons ! Au vin bio évidemment, pour se souhaiter de très beaux millésimes, en cours, et à venir.
Frédérique Rose