[Edito du Vitisbio n°19 - avril-mai-juin 2023]
La saison des salons professionnels se termine, place à la saison viticole qui va bientôt battre son plein. Sans pouvoir citer tous ces évènements, on note que Millésime Bio, Angers Loire dégusT’ – regroupant pour la première fois la Levée de la Loire, le Salon des Vins de Loire et Demeter – et Wine Paris & Vinexpo Paris n’ont pas désempli et affichent parfois des taux de visitorat record. Signe d’un dynamisme du côté des metteurs en marché.
Oui, mais pourtant l’inquiétude est palpable chez les vignerons. La demande en vins bio se tasse, même si tous les chiffres de l’année 2022 ne sont pas encore disponibles. N’empêche, le prix des appros ne cesse d’enfler, les trésoreries se tendent et les vignerons sont dans l’expectative vis-à-vis de leurs ventes. Sans compter la surdité du gouvernement face à des demandes de soutien exceptionnelles pour la filière bio. Et ce, alors même que pour une fois les organisations agricoles - de tout bord - se serrent les coudes. De quoi l'avoir en travers de la gorge.
Loin de faire l’autruche, la filière viticole bio lance pourtant de nombreux signes d’encouragement. Rappelant haut et fort les bénéfices de l’agriculture biologique et les perspectives à l’export qui s’ouvrent. Une étude de l’Université technique de Munich sortie en janvier chiffre aussi l’économie de coûts pour la société de ce mode de production. Et le rapport du Fibl publié en février rappelle que la France a de bonnes cartes en main : en 2021, elle est le 3e pays mondial avec le plus de surfaces bio (et 1re en Europe), le 2e avec la plus grande progression de surfaces vs 2020, et le 3e en part de marché.
Reste à devenir leader dans la consommation de produits bio. Avec 6 % de taux de consommation, contre 14 % au Danemark et 11 % en Suisse, la France peut mieux faire. Dans son rapport de février « Le bio en baisse : simple ralentissement ou véritable décrochage ? », le Think tank Terra Nova propose de nombreuses pistes pour que la bio retrouve un élan. France Vin Bio, de son côté lance un chantier de communication. Il ne sera en effet jamais superflu de rappeler que la bio est la filière, exigeante, répondant le mieux aux enjeux de la transition agro-environnementale.
Frédérique Rose